L’unité, c’est le premier et le principal thème abordé par notre évêque Olivier de Germay dans sa lettre pastorale « Cap sur la mission » avec un axe nommé : Travailler à la communion. « La communion entre nous n’est pas une option. Elle est notre vocation ». (Vous trouverez l’ensemble de ce texte au fond de l’église, un livret avec une couverture rouge)
Vous l’avez remarqué et peut-être expérimenté, les causes potentielles de divisions ne manquent pas ces derniers temps : gestion de la crise du COVID, abus spirituels et sexuels dans l’Eglise, campagne électorale… Autant de sujets qui peuvent facilement transformer un rassemblement familial pour les fêtes, une rencontre amicale, une discussion entre collègues, un événement joyeux et attendu, en joute verbale explosive et, pour éviter trop de dégâts, nécessitant d’être rapidement abrégée.
La paroisse est-elle exempte de ces tiraillements ? Ce n’est pas certain. En tout cas, l’unité est un défi qu’elle doit chercher à relever par l’engagement et la contribution de chacun. La paroisse n’est pas le lieu de ceux qui se sont choisis par affinité, couleur politique ou sensibilité religieuse, ou du moins, elle ne devrait jamais l’être, car la paroisse n’est pas un club où les membres se cooptent, se connaissent et se reconnaissent pour faire corps. Non, ils deviennent membres différents et complémentaires d’un Corps auquel il leur est donné d’appartenir : l’Eglise. À la messe, ils communient tous et ensemble à l’unique Corps du Christ (1 Co 12, 4-21). L’eucharistie dominicale est, par excellence, la rencontre de ceux qui ne se sont pas choisis, la convergence de tous les baptisés de toutes conditions, et c’est heureux qu’il en soit ainsi, car c’est bien le Christ qui fait l’unité de ceux qu’il rassemble. Dans ce rassemblement, la Parole de Dieu est centrale : ensemble il nous est donné de l’entendre être proclamée, de l’écouter, de la partager en groupe, puis après la messe, d’en être témoin par nos paroles et par nos actes. La célébration terminée, cette dernière étape est essentielle, car là se jouent l’unité et la fécondité de la Parole que nous avons reçue (Is 55, 10-11).
Notre propre parole est puissante, car elle peut être source d’unité mais aussi de division. Ecoutons la sagesse de l’apôtre Saint Jacques qui nous met en garde vigoureusement : « Notre langue est une petite partie de notre corps et elle peut se vanter de faire de grandes choses. Voyez encore : un tout petit feu peut embraser une très grande forêt. La langue aussi est un feu ; monde d’injustice, cette langue tient sa place parmi nos membres ; c’est elle qui contamine le corps tout entier, elle enflamme le cours de notre existence, étant elle-même enflammée par la géhenne. Toute espèce de bêtes sauvages et d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins peut être domptée et, de fait, toutes furent domptées par l’espèce humaine ; mais la langue, personne ne peut la dompter : elle est un fléau, toujours en mouvement, remplie d’un venin mortel. Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père, elle nous sert aussi à maudire les hommes, qui sont créés à l’image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Mes frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi. » (Jc 3, 5-10)
Que notre langue serve à bénir (étymologiquement « dire du bien »), à prier sans distinction pour tous ceux qui en ont besoin, à rendre grâce pour les initiatives que l’Esprit inspire à l’autre. « Qu’ils soient un » (Jn 17, 21-23), cette prière, nous aimons l’utiliser quand nous prions avec nos frères protestants ou orthodoxes. Voici donc un vœu en ce début d’année : que cette prière de Jésus puisse irriguer notre communauté paroissiale d’un vrai désir d’unité, et qu’elle s’accomplisse parmi nous.
Très belle année 2022 à chacun. Bien fraternellement.
Franck Gacogne