2e dimanche de Pâques C – 24 avril 2022
Ac 5, 12-16 – Ps 117 (118) – Ap 1, 9-11a.12-13.17-19 – Jn 20, 19-31
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)
Frères et sœurs,
Après la fête de Pâques, nous continuons de lire les récits racontant comment Jésus s’est manifesté à ses disciples. Jésus d’abord s’est montré à certaines femmes, les a envoyés annoncer la bonne nouvelle aux autres disciples, puis il est venu rencontrer le groupe (Mt 28, Mc 16, Lc 24). Ce matin saint Jean l’évangéliste nous raconte encore la joie des disciples. La joie de rencontrer le Ressuscité. Imaginons cette joie des disciples. Ils ont chanté sans doute : il est vraiment ressuscité. Alléluia ! Comme nous pouvons entendre dans toutes les églises lyonnaises et ailleurs. Et pourtant, il y a un qui résiste à cette joie. Il s’appelle Thomas, l’un des Douze, appelé aussi Jumeau. Il n’était pas là quand Jésus était venu. Thomas déclare : « si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non je ne croirai pas ».
Il est un peu curieux, Thomas quand il réclame cela. Il aurait pu dire simplement qu’il avait besoin de revoir et toucher Jésus en chair et en os. En réalité, il s’intéresse seulement aux plaies de Jésus !
Thomas n’a pas tort de penser aux blessures de Jésus, parce qu’à l’annonce de la résurrection de Jésus, il voulait bien s’assurer qu’il s’agit bien de Lui, de ce Jésus, qu’il a suivi, avec qui il a partagé la vie durant 3 ans. Penser aux blessures de Jésus, ce détail nous suggère que Thomas aurait été là, au moment de l’ensevelissement de Jésus. Il avait vu donc les blessures du Maître. Ces blessures sont importantes pour Thomas, elles sont comme un signe pour reconnaître Jésus.
La revendication de Thomas sera entendue. Car huit jours plus tard, Jésus vient au milieu de ses amis. Thomas est là. Après la salutation, Jésus s’adresse à Thomas : « avance ton doigt ici, et vois mes mains, avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ».
Très ému et Thomas s’écrie : « Mon seigneur et mon Dieu ». Voilà une profession de foi très solennelle et aussi sincère. Cela a tout dit. Oui, c’est bien Lui, c’est bien Jésus que Thomas connaissait. Combien de fois il a vu Jésus manifester sa compassion aux malheureux, combien de fois Jésus se penchait sur les misères des autres. Thomas avait été touché par Jésus, par qui la miséricorde de Dieu s’est manifestée.
Voici que Thomas revoit Jésus ressuscité, il peut ainsi le connaître vraiment puisque, de tout son cœur, en toute liberté, il s’exclame et professe sa foi dans la divinité de Jésus : « mon seigneur et mon Dieu ». Thomas a été touché par Jésus, lui qui avait voulu toucher les plaies du Christ.
Nous pouvons reprocher à Thomas sur son doute. En réalité, quand il doute, cela signifie en quelque part que Thomas commence à croire. Je crois que Thomas n’a pas vraiment douté que Jésus est ressuscité. Il doute plutôt que ce ne soit pas Jésus qu’il connaissait. Le doute au sens d’une interrogation, je crois que c’est le cas ici de Thomas, est une bonne chose. Elle lui permet de faire cette expérience de véritable rencontre avec Jésus ressuscité.
Dans notre société d’aujourd’hui, beaucoup de nos contemporains, même ceux qui ont été baptisés deviennent indifférents à la foi. Le risque de ne plus « douter » n’amènerait-il pas à laisser de côté notre foi et d’oublier de chercher en quoi et qui nous croyons ?
Frères et sœurs,
Quand Jésus s’adresse à Thomas, il s’adresse à nous aujourd’hui. « Thomas, tu m’as vu, tu crois, heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ». En disant cela, Jésus formule une promesse, une béatitude à ceux qui croient en lui sans l’avoir vu. Mettons-nous sur le chemin de foi d’abord pour le connaître et le reconnaître. Et lorsque nous venons prier, ouvrir la Parole de Dieu et communier à sa table. Avancez nos mains pour le recevoir et l’accueillir, sa Présence, dans notre cœur. Et comme Thomas, nous lui disons : « Mon Seigneur et mon Dieu ».