Fête de la Toussaint A – 1er novembre 2023
Ap 7, 2-4.9-14 – Ps 23 (24) – 1 Jn 3, 1-3 – Mt 5, 1-12a
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a.)
Être saint : vivre comme enfant de Dieu
Ce passage du livre de l’Apocalypse offre une vision autre que les idées reçues sur l’Apocalypse, voici l’avenir des croyants qui sont parvenus à la destination :
« Voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau,
vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. » ( Ap 7,9).
Il s’agit de la vision de l’assemblée sainte. Les saints sont nombreux à être vénérés dans l’église occidentale et orientale. Connus ou inconnus, ce sont des hommes et des femmes qui ont témoigné de cette vérité : ils ont été touchés par cette rencontre avec Dieu et ont vécu pleinement cette relation forte avec Lui.
Le chemin vers la sainteté est divers. Il y en a ceux ont témoigné de la foi jusqu’au don de leur vie au service du dessein de Dieu. Les prophètes, les martyrs, etc. Il y en a ceux qui ont œuvré pour répandre la Bonne Nouvelle à travers la sainteté de leur vie à la suite du Christ, d’autre à travers les œuvres de charité.
Si chaque parcours est différent, ils expriment une seule chose : « Leur vie désigne Dieu comme le secret de leur être ».
La sainteté et l’identité chrétienne : enfant de Dieu
Les saints ne sont devenus pas saints par leurs propres mérites, aucun n’ose s’autoproclamer saint d’ailleurs et revendique alors une supériorité ! L’Eglise le proclame saints parce que ce sont ces hommes les femmes qui vivaient pleinement cette amitié avec Dieu, qui à travers lesquels nous percevons quelques reflets du visage du Dieu. Plus ils approchent Dieu, plus ils rayonnent. Ils deviennent pour les autres un exemple. Saint Jean, dans la 1e lettre disait à sa façon la source de ce chemin de sainteté. Les saints, dans leur marche sur terre, ont compris cette grandeur d’un chrétien : être enfant de Dieu ! Par conséquent, s’ils sont enfants de Dieu, ils sont appelés à lui devenir semblable. Si Dieu est saint, ses enfants doivent le devenir, comme Lui.
Il reste cependant la tension entre ce que nous sommes déjà maintenant, par le baptême et la manière dont nous le vivons dans le temps.
Notre vie quotidienne, notre présence dans le monde est le lieu pour apprendre la sainteté. Chaque histoire d’un saint est pétrie de ses luttes et de joies pour devenir ce que Dieu désire qu’ils soient : devenir des humains heureux ? Comme un bloc de pierre à partir duquel quelque chose de beau est sorti, chacun des saints savait qu’il faut passer par le travail constant pour que l’ouvrage soit beau.
Les béatitudes comme chemin de sainteté
La sainteté est le chemin de tous les enfants de Dieu. Jésus nous donne aujourd’hui les pistes pour y parvenir.
Pourrons-nous arriver à vivre toutes ces béatitudes dont parlait Jésus ? Pas forcément ! c’est plutôt comme une proposition avec des choix pour que chacun puisse trouver sa voie ?
« Heureux les pauvres de cœur… Heureux ceux qui pleurent… Heureux les doux, Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice… Heureux les miséricordieux… Heureux les artisans de paix… Heureux les cœurs purs. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice…
Tout semblait proposé à ceux qui sont de bonne volonté. Sauf une des béatitudes est adressée à ceux qui croient en Jésus et reconnaissent qui il est : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi ».
Le terme heureux qui est le synonyme de la sainteté car ceux qui ont vécu selon cet enseignement sont dit bénis de Dieu. C’est le sens du terme grec makariois. Ils sont les heureux et bénis parce que « le royaume des Cieux est à eux, ils seront consolés, ils recevront la terre en héritage, ils seront rassasiés, ils obtiendront miséricorde, ils verront Dieu, ils seront appelés fils de Dieu, le royaume des Cieux est à eux. »
Jésus nous enseigne le chemin de la sainteté. Il nous invite à mettre nos pas aux siens. C’est vivre comme Le Christ lui-même qui a aimé jusqu’au bout. C’est ce chemin-là que les hommes et les femmes saintes ont pris. La gloire des saints n’est rien d’autre que ceci : goûter à la joie de connaître Dieu et de l’aimer. La bienheureuse lyonnaise Pauline Jaricot disait : « je suis faite pour aimer et pour agir. Mon cloître c’est le monde ».
N’imaginez pas de voir les auras des saints comme une lumière de néon. La gloire des saints, elle est discrète, elle est émanée de cette amitié avec Dieu, de ces béatitudes enseignées par le Christ en ce monde pour son salut.
Léon Bloy disait : « il n’y qu’un malheur, c’est de ne pas être saint. » être saint, c’est prendre conscience de notre vocation : nous sommes enfants de Dieu. Tout cela ne sera pas encore manifesté. Nous avons à vivre et à Le devenir par notre vie. Marchons alors vers cette sainteté. Soyons confiants car nous avons des saints comme exemple et secours, nous aussi nous pouvons y parvenir.
Invitation : où j’en suis sur ce chemin de la sainteté ? Vois-je autour de moi les personnes à travers qui j’aperçois cette lumière discrète des hommes et des femmes de Dieu ?