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Tuan NGUYEN

3ème dimanche de l’Avent B – 17 décembre 2023
Is 61, 1-2a.10-11 – Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54 – 1 Th 5, 16-24 – Jn 1, 6-8.19-28
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a.)

Notre Joie : Dieu est proche
Chers frères et sœurs,
Ce 3e dimanche du temps de l’Avent est appelé : Dimanche gaudete « , dimanche de la joie. L’antienne d’entrée de la messe reprend une expression de saint Paul dans la Lettre aux Philippiens qui dit : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire ; soyez dans la joie ». Pourquoi ? parce que « Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-5), répond-il immédiatement après. Voilà le motif de la joie.
Dieu est proche de nous malgré tout
Réjouissons-nous car Dieu est proche. La première lecture du prophète Isaïe dit quelle est la joie du prophète. Le prophète est celui que Dieu a choisi pour porter sa Bonne Nouvelle. Quelle bonne nouvelle ? Dieu vienne guérir les cœurs brisés, désespérés, libérer de ce qui nous oppresse, Dieu vient accorder ses bienfaits. Tout cela fait la joie du messager. Joie dans le cœur du messager d’être porteur de la bonne nouvelle au peuple de Dieu. Il disait « je tressaille de joie dans le Seigneur » parce que Dieu se fait proche de lui-même et du peuple dont il fait partie.
Cette proximité de Dieu atteint le sommet dans cette manifestation de Dieu même dans la personne de Jésus.
Dieu se fait encore plus proche par la venue de cet l’Enfant Dieu : Jésus
Le fait de célébrer Noël chaque année peut donner l’impression d’un déjà vu. L’aspect commercial, voire une certaine sécularisation peuvent cacher la joie profonde de cette fête. Nous avons besoin de faire un travail comme Jean Baptiste. Retrouver et placer la joie à son bon endroit. Avec sa notoriété à son temps, Jean aurait pu se faire passer pour le Messie, le Sauveur tant attendu. Il a témoigné de sa joie : montrer Celui qui devait venir, Jésus le Christ.
Dire que Noël approche, c’est pour redire cette proximité de Dieu. Cela est entendu non pas comme une question d’espace et de temps, mais une question d’amour : l’amour rapproche ! nous disait le pape Benoît XVI. Le prochain Noël viendra nous rappeler cette vérité fondamentale de notre foi et, devant la crèche, nous pourrons goûter la joie chrétienne, en contemplant à travers Jésus nouveau-né, le visage du Dieu qui par amour s’est fait proche de nous » (Audience générale 2008).
Il serait nécessaire alors pour nous aujourd’hui de nous interroger sur notre relation au Christ. Pour nous dire où nous en sommes aujourd’hui avec le Christ. En quoi est-il ma joie ?
La joie est un trait caractéristique des chrétiens. Ils se réjouissent car ils savent que Dieu est à leur côté, et de façons plus particulières, il est encore plus proche avec la venue de Jésus. Rencontrer Jésus, le Christ est devenu alors une joie profonde.
Beaucoup de chrétiens font cette expérience et le disent par leur vie. Plus proche de nous au 20e siècle, il y l’exemple du saint Charles de Foucaud. C’est Une conversion à la joie. Son histoire c’est celle d’un homme dont la vie n’avait pas de sens. Et qui tout à coup en est venu à être comblé. « Ô mon Dieu, apprenez-moi à trouver toute ma joie à Vous louer », dit-il dans l’une de ses prières. Il a fait l’expérience d’une joie qui transforme tout. À partir du moment où Dieu a fait irruption dans la vie de Charles de Foucauld, celui-ci a fait l’expérience de la joie qui ne passe pas. Que tirons nous de la vie de saint Charles ? La joie de connaître Dieu ne devrait pas amener à mépriser ou jeter en bloc toutes les joies que la vie peut fournir, mais il s’agit de trouver la joie des toutes joies. Cela, les saints ne se sont pas trompés. C’est en Dieu seul que cela se trouve car Dieu est le Dieu de la joie !
Allons à la joie en raison de la confiance et espérance en Dieu
L’invitation à la joie n’a pas quelque chose de bizarre lorsque le monde tourne mal, lorsque nous sommes traversés par des épreuves, le deuil, l’échec, la souffrance ? Il paraît difficile, voire impossible.
Saint Paul invite à la joie, ce n’est pas sans raison. Il faut se réjouir car la joie venant de Dieu découle de l’espérance et la confiance en Dieu.
Certes, Cette joie ne supprime pas les moments de tristesse, elle n’enlève pas les épreuves de la vie, ni nous éloigne de la souffrance. Mais, ce qu’elle peut c’est tout de même vital ! Comme cette lumière, parfois ténue, paisible, mais intérieure, elle agit autrement, elle demeure au plus profond pour nous aider à résister au découragement et au désespoir. Car le Seigneur est proche. En toutes circonstance, s’inviter à la joie en Dieu découle d’une confiance sans faille, d’une espérance inaltérable en Celui qui peut tout. Marie, mère de Jésus, disait : rien n’est impossible à Dieu ! On peut dire que la joie va de pair avec la confiance en Dieu et avec l’espérance.
Voilà pourquoi nous pouvons entendre des témoignages de ceux qui ont fait l’expérience de cela, qui devient les témoins de la joie. J’ai parlé de Charles de Foucaud plus haut. Mais, il y a tant d’autres.
C’est la joie de Grégory Turpin, un chanteur chrétien qui témoignait lors d’un rassemblement à Lourdes de son parcours spirituel. Je crois avoir compris ainsi. Pendant un moment de sa jeunesse, il passait sa vie dans l’addiction, dans les plaisirs faciles, puis un jour il a découvert la joie de rencontrer le Christ, il voit la vie autrement grâce au Christ. Jésus a changé sa vie.
Noël approche. Contemplons cette proximité de Dieu, Il est proche par son amour infini. Faisons nôtre cette invitation : soyons dans la joie !
« Car Dieu s’est fait une joie
De révéler qu’il est amour,
De nous montrer comment on aime,
De nous donner son propre fils,
Bénissons-le ! exultons de sa joie » (Didier Rimeau)
Que ces jours de Noël soient pour chacun d’entre nous l’occasion de nous laisser habiter par la Joie de Dieu et en devenir témoins. Amen.