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Tuan NGUYEN

Ascension du Seigneur B – 9 mai 2024

Ac 1, 1-11 – Ps 46 (47) 2-3, 6-7, 8-9 – Ep 4, 1-13 – Mc 16, 15-20

Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a.)

Le Christ, grand pont entre ciel et terre

Le 12 avril 1961, Youri Gagarine est devenu le premier être humain qui est entré dans l’espace ! L’évènement suscitait admiration, engouement, fierté… La propagande de l’union soviétique s’en servait pour vanter l’idée d’un monde sans Dieu : « Youri est allé dans le ciel, il n’a pas vu Dieu ». Or en réalité, cet homme qui a été baptisé dans l’Église orthodoxe et chez qui il y avait des icônes n’aurait pas dit ainsi. Lui-même, lors de ce premier vol dans l’espace, était fasciné par la beauté de la création. De nos jours, le ciel est arpenté par les États, est devenue un espace à conquérir…

Aujourd’hui nous célébrons le Christ ressuscité qui entre dans la gloire de Dieu. Les lectures essaient de dire que notre Seigneur Jésus, après la résurrection, pendant 40 jours, il s’est manifesté à ses disciples sous divers modes, s’est élevé dans le ciel. Il entre avec tout son humanité dans la majesté de Dieu. Cet espace de Dieu est symbolisé par l’image d’un nuage et du ciel. Jésus entre dans la sphère divine qui dépasse infiniment le ciel physique que nos yeux peuvent voir. Oui, le monde de Dieu est invisible, transcende ce que nous voyons jours au jours.

L’homme peut aller de plus en plus loin dans l’espace, mais aucun ne peut indiquer le chemin vers la patrie céleste comme le Christ. Il est monté dans le ciel, dans l’espace de Dieu caché à nos yeux, à l’ambition humaine, Jésus y est allé non pas pour nous abandonner, mais pour nous préparer une place. De plus, il nous rappelle que notre vraie patrie se trouve dans le ciel, c’est à dire dans le cœur de Dieu. Fêter la montée dans le ciel de Jésus aujourd’hui, nous fêtons cette promesse faite par Dieu :  Dieu veut que nous soyons avec Lui. Le pape Benoît XVI disait : « l’homme trouve place en Dieu » (Youcat).

C’est pour ce projet que Jésus est venu en notre chair. A Noël, nous fêtons la venue du Verbe de Dieu parmi les hommes. Avec l’ascension, l’œuvre de Dieu s’accomplit. L’écart entre le ciel et la terre, entre notre condition humaine, soumise à l’imperfection, à la mort et Dieu de la vie est rompu par le Christ. Cette année, c’est le grand pont fait par 2 jours fériés et le dépôt du RTT, on a ainsi quelques jours de repos. Le pont ? Étymologiquement, le pont signifie « chemin », ce qui relie d’une rive à l’autre affranchissant l’obstacle. Jésus est comme ce pont qui nous fait passer à l’autre rive. Les textes de saint Paul aux Éphésiens nous redit avec force que notre stature ne sera pleinement réalisée en Dieu.

Frères, sœurs, célébrons la montée dans le ciel de notre Seigneur, nous célébrons notre espérance d’être un jour auprès de lui. Du coup c’est une fête qui nous invite interroger notre désir pour Dieu. Sommes-nous bridés par notre vie terrestre au point d’oublier notre but ultime ? Peut-on regarder encore le ciel avec désir et espérance. Faisons nôtre ce regard de saint Augustin, il disait : « Nous qui sommes voyageurs sur cette terre, nous habiterons notre patrie » (Sermon 263,2).

Marchons et chantons : Plus près de toi mon Dieu, j’aimerais reposer c’est toi qui m’as créé, et tu m’as fait pour toi, mon cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en toi.