Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon

28ème dimanche du temps ordinaire – 13 octobre 2024

Sg 7, 7-11 – Ps 89 (90) 12-13, 14-15, 16-17 – He 4, 12-13 – Mc 10, 17-30

Homélie de Bernard Badaud

Alors il y a ce gars qui vient voir Jésus. Il a bien compris que Jésus avait le secret de la vraie vie et donc, il vient lui faire part du désir de son cœur : « Avoir la vie éternelle ». On peut aussi comprendre : « Quel est le secret du bonheur ? » ou encore « Comment avoir une vie réussie ? ».

            Bon. Et si on se mettait un petit instant dans la peau de ce gars-là ? On garde une minute de silence pour confier au Christ notre désir le plus profond pour que notre vie soit belle. D’accord, je sais bien que s’adresser ainsi au Christ Jésus, c’est prendre un risque, mais qui ne risque rien n’a rien, n’est-ce pas ? Alors allons y.

 

            C’est bon ? Alors peut-être que comme l’homme de l’évangile, on s’est d’abord dit que notre vie n’était pas si mal comme ça : « Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé ». Mais voilà qu’en prenant le risque d’ouvrir notre cœur à Jésus c’est son amour qui nous a brûlé le cœur. L’évangile dit : «  Jésus le regarda et se mit à l’aimer. » On chante ça parfois : « N’aie pas peur, laisse toi regarder par le Christ, laisse toi regarder car il t’aime ».

            Et alors voilà que se passe pour nous ce que dit le passage de la lettre aux Hébreux : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, elle juge des intentions et des pensées du cœur. Tout est nu devant elle, soumis à son regard. » Et c’est bien ce qui se passe quand on se laisse aimer par le Christ : Tu cherches le vrai bonheur ? Tu désires une vie belle et féconde ? Alors laisse tomber ce qui t’encombre, t’alourdit et t’empêche d’avancer. Pour le gars de l’évangile, apparemment, c’est l’attachement aux biens matériels. Mais il y a bien d’autres sortes de lourdeurs. On peut être attaché des formes de pouvoir, à de prétendus savoirs, à des principes… Il y a dans l’évangile de Luc au chapitre 18 une déclaration redoutable de Jésus. Il parle de « certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. ». Le problème c’est qu’à l’image de l’homme de l’Évangile, tout cela ne rend ni libre, ni joyeux. Au fond la réponse de Jésus à l’homme riche n’est pas sans humour : « Une seule chose te manque ». Une seule, pas cinquante ! Sans doute l’homme s’attendait-il à une série d’exercices à accomplir, des choses à faire « Que dois-je faire ? » Et Jésus lui dit : « Ce qui te manque c’est de ne pas avoir de manque, tu es tellement plein et encombré de toi-même qu’il n’y a plus de place pour l’appel à l’aventure avec moi ». Tu es en manque de manque ! Restons donc avec Jésus dans registre de l’humour : le problème, c’est le chameau ! Trop lourd, trop large, trop chargé…

            Je conclurai donc avec la prière du père abbé d’un monastère inspiré par l’Évangile de ce jour : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ».  Le Père abbé en question a donc conclut le temps de prière ainsi : « Seigneur tu vois et tu sais tous les efforts que nous faisons pour tenter d’élargir le trou, apprends-nous plutôt à faire maigrir le chameau ».