Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
P. Tuan Nguyễn, prêtre assomptionniste,

Présentation du Seigneur – 2 février 2025

Ml 3, 1-4 – Ps 23 (24)7, 8, 9, 10 – He 14-18 – Lc 2, 22-40

Homélie de Tuan Nguyen

Venez recevoir le Christ Lumière

La fête de la Présentation de l’enfant Jésus au Temple de Jérusalem porte un autre nom : la chandeleur. A quoi pensez-vous en entendant ce mot ? A des crêpes, peut-être. L’origine du mot chandeleur remonte vers 472 : la fête de la Présentation de Jésus au Temple a été associée aux « chandelles ». Le pape Gélase Ier organisa le 2 février des processions aux flambeaux, reprenant des rites païens au compte de l’Église. En effet, en l’honneur des morts, les Romains veillaient Pluton et les dieux à l’aide de torches. Autre croyance, celle des Celtes qui vénèrent la lumière et la roue solaire. Autrefois, dans les églises, des torches étaient bénies. Les fidèles les rapportaient chez eux et les exposaient à leur fenêtre le 2 février.

Mais, sait-on exactement depuis quand les crêpes, cet élément alimentaire est associé à la chandeleur en France ? De toute façon, n’est-ce pas heureux d’être chrétiens car, depuis Noël, on va de fête en fête. Chacune est accompagnée d’un élément alimentaire pour marquer la joie. La fête des mages, la galette, la chandeleur, les crêpes. Mais, nous le savons bien, la foi n’est pas résumée dans cet élément alimentaire, si proche de notre vie. Et si les crêpes nous disaient quelque chose d’important de ce jour de fête ? la forme ronde évoque le soleil, exprimant le souhait du retour des jours ensoleillés du printemps, le retour de la lumière. 

L’évangile selon Luc raconte que les parents de Jésus sont des croyants zélés, ils sont montés dans le Temple pour faire un geste : offrir à Dieu Jésus, leur premier enfant. Alors qu’ils faisaient cela, il s’est produit quelque chose. Un homme nommé Syméon, un homme juste et religieux, est allé à la rencontre des parents de Jésus. Il a pris l’enfant Jésus dans ses bras, béni Dieu et proclamé cette prière : « Maintenant o Maître, je peux m’en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé face à tous les peuples :  lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. ». Ayant vu Jésus, ayant l’accueilli, Syméon, dont le prénom signifie « Dieu a entendu » est comblé, son attente et aussi l’attente même de tout un peuple est comblée. La promesse de Dieu est accomplie. Nous sentons la paix profonde dans la prière de cet homme à la vue de Jésus. Il est en paix puisque Dieu sauve, en Jésus, il est en paix puisque Jésus est la lumière que Dieu a envoyée, non seulement au peuple de Dieu, Israël, mais également à toutes les nations, à tous les peuples. Les yeux de foi de Syméon ont vu et reconnu en Jésus la Lumière promise.

Fêter la présentation de Jésus, c’est fêter cette Lumière venue au milieu du monde. Dans la nuit pascale, comme il est beau de voir avancer dans les pénombres cette Lumière. Si le monde, si notre monde nous semble submergé par les forces obscures, ne serait-ce pas parce que le monde, dans son regard, manque à la lumière du Christ ? Dans nos existences, manquons nous pas des fois de cette Lumière ou bien nous n’avons pas osé l’accueillir ?  

Dans l’évangile, Anne, une femme en avancé en âge, elle aussi a fait l’expérience de rencontrer Jésus. Cela est le motif de sa louange à Dieu : Jésus est celui qui apporte le salut et la délivrance.  Dieu aurait pu nous sauver à distance, en télécommande. Mais non, le chemin de Dieu nous surprend. Dieu n’a pas choisi ce qui est le plus facile. Non, pour nous sauver, il faut que le Fils soit rendu semblable à ses frères (He 2). Nous sommes mortels, nous sommes faits de chair et de sang. Et Jésus est venu partager, lui aussi, notre pareille condition.  Pour quoi ? « Ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort » (He 2)

Nous célébrons Jésus la lumière du monde, en quoi est cette lumière ? elle est la vie, nous dit saint Jean dans son évangile (Jean 1). Ainsi, Jésus, le premier-né est présenté, offert à Dieu, il sera le Premier né d’entre les morts (lettre aux Colossiens 1,18). Tout notre vie chrétienne est plongée dans ce mystère de la vie de Jésus, mort et ressuscité pour nous. Par notre baptême, plongé dans sa mort et sa résurrection, nous sommes plongés dans cette Lumière !

Si nous croyons qu’il est notre Lumière, essayons de vivre comme le Christ, en devenant porteur de lumière autour de nous. Certes, y a dans l’Église, des engagements divers. Marié, célibataire pour Dieu et pour la mission comme les religieuses, religieux, les prêtres… Tous sont appelés à suivre le Christ en donnant la vie aux autres et pour Dieu.  

Comme Syméon, qui a pris l’enfant Jésus dans ses bras, qui a cru et reconnu le Christ comme Lumière, nous aussi, venons recevoir le Christ lumière entre nos mains à la table du Seigneur, avez nos yeux de foi, croyons en Lui afin que sa lumière nous inonde. Prions comme ce chrétien, évêque vécu du 4e siècle, saint Augustin, : « Jésus le Christ lumière intérieur ne me laisse pas mes ténèbres me parler, Jésus le Christ, lumière intérieure, donne-moi d’accueillir ton amour ».