2ème dimanche de l’Avent B – 10 décembre 2023
Is 40, 1-5.9-11 – Ps 84 (85) – 2 P 3, 8-14 – Mc 1, 1-8
Homélie du Bruno Leborgne (diacre)
‘Au Commencement,’
C’est le premier mot de l’évangile de Marc, c’est aussi le premier mot du premier livre de la Bible, le livre de la Genèse, qui commence par le récit de la création. Par cette référence à la Genèse, Marc exprime discrètement, que nous sommes en présence d’une nouveauté, dans l’ordre de la création.
St Marc poursuit ensuite par la présentation de Jean-Baptiste ; par ce qu’il prêche : la conversion, par le signe qu’il donne : le baptême ; et par ce qu’il annonce, en voyant Jésus venir à sa rencontre: ‘Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint’.
Lorsqu’il désigne Jésus, comme celui qui baptise dans l’Esprit Saint, Jean-Baptiste entrevoit toute la vie humaine de Jésus, et la totalité de son œuvre de salut ; sa mort et sa résurrection, son ascension au ciel, et du ciel l’envoi de l’Esprit Saint. De la part de Jean-Baptiste, c’est un message et une promesse, qui porte en elle, toute la mission et la vie de l’église. Et c’est une promesse qui est à l’œuvre depuis le jour de la Pentecôte, et que nous vivons dans les sacrements. Mais la promesse nous dépasse, puisque l’Esprit saint nous accompagne, jusqu’à la venue de Jésus, dans la gloire de la résurrection.
La première lecture nous aide à comprendre la longue portée de ce message. Au temps d’Isaïe, le peuple de Dieu vit l’une des épreuves les plus terribles de son histoire. Suite à une guerre et une défaite. La ville de Jérusalem est tombée, le temple est détruit, et les habitants sont en exil à Babylone. Pour le peuple de Dieu qui est entré dans la terre promise, se retrouver en terre étrangère, c’est une épreuve pour la foi, dans l’alliance et la promesse qu’ils ont reçu.
Et c’est dans cette épreuve, que la parole de Dieu se fait entendre par le prophète Elie : ‘Consolez, consolez mon peuple, … Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié’. Cela signifie que la servitude à Babylone va prendre fin. Les exilés pourront revenir dans leur pays, et reconstruire le temple de Jérusalem. De fait, ils vivront ce retour, dans la joie et l’allégresse. Mais la promesse va au-delà de ce retour qui est proche. Isaïe annonce un avenir plus lointain, dans lequel ‘toute chair verra la gloire de Dieu’.
Dans la seconde lecture, saint Pierre nous rappelle cette promesse : ‘Ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle.’ C’est l’espérance chrétienne que nous portons ; Jésus reviendra dans la gloire de la résurrection, et la création sera renouvelée.
Lorsque que les premiers chrétiens ne comprennent pas, que cet évènement tarde à venir. Saint Pierre précise : ‘Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, il veut que tous parviennent à la conversion’.
Il faut comprendre, que l’histoire n’a de sens que par sa finalité. Elle n’a de sens qu’au regard de sa destination. L’histoire de l’homme n’est que le temps, qui lui est donné pour sa conversion. Et si ‘un seul jour est comme mille ans, et mille ans comme un seul jour’. C’est que le temps de l’histoire, dans lequel nous vivons, n’est pas le temps de l’éternité de Dieu.
Dans le temps de l’histoire, ce Jésus qui vient dans le monde par sa nativité, que nous voyons aujourd’hui venir à la rencontre de Jean-Baptiste, et qui viendra dans la gloire ; dans le temps de l’éternité, sans commencement ni fin, le Christ est toujours dans ce mouvement continu, de celui qui vient à notre rencontre. Il vient avec des modalités différentes dans l’histoire, mais Il est dans l’éternité de ce mouvement ; il est celui qui vient.
Pour nous qui sommes dans le temps de l’histoire, quel que soit la Babylone, dans laquelle nous sommes exilés, au milieu de ses terres arides et desséchée, Il vient à notre rencontre, de manière diverses et variées dans notre vie. Et l’esprit-Saint que Jean-Baptiste annonce, et que nous avons reçu, nous aide à l’accueillir, à le comme reconnaitre notre créateur, et à le choisir librement, comme celui par lequel nous voulons être renouvelés, pour vivre avec lui dans son royaume d’amour.
Nous savons que la Bible commence par le récit de la création. Nous connaissons moins les mots par lesquels elle s’achève. Le dernier livre de la Bible s’achève par une prière. Une prière qui exprime la réponse de l’humanité, à la révélation que Dieu fait de lui-même, et qu’elle vient de recevoir. ‘Viens Seigneur Jésus’. C’est l’Esprit-Saint qui murmure cette prière dans l’église. Dans ce temps de l’Avent, entrons dans cette prière. Nous pouvons la dire et la redire dans notre cœur : ‘Viens Seigneur Jésus’. C’est une belle prière. Une prière à laquelle le Seigneur répondra, en venant à notre rencontre, avec un empressement et une joie plus grande.