Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
Tuan NGUYEN

3ème dimanche de l’Avent – 15 décembre 2024

So 3, 14-18a – Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6 – Ph 4, 4-7– Lc 3, 10-18

Homélie de frère Tuan Nguyen

A la joie

« Criez de joie, soyons dans la Joie, jubiliez criez de joie » : ces mots, apparus plusieurs fois dans les lectures nous invitent à la JOIE ! Y a de la joie, forcément à l’approche de Noël, puisque je vais recevoir un cadeau, je vais retrouver ma famille, mes proches…Mais comment peut-on se laisser gagner par la JOIE alors que le monde va mal, quand des instabilités politique et économique, quand la santé de la planète nous inquiètent ? Eh oui, que les difficultés du temps présent ne doivent pas nous faire perdre de vue la joie. Mais quelle joie sans laquelle la vie deviendra insipide ? Quelle joie sans laquelle nous n’aurons plus l’élan pour agir ?

Joie d’être aimé de Dieu 

La première lecture dit que la joie de savoir que Dieu aime son peuple, nous sommes ses bien aimés !  Le texte nous avons entendu est un extrait du livre du prophète Sophonie, un petit livre dans l’Ancien Testament. Le prophète Sophonie vécu au 7e siècle avant la venue de Jésus prononce ces mots stimulants : « poussez des cris de joie, Sion ! Le Seigneur est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur…le seigneur ton Dieu est en toi…Il te renouvelle par son amour. Tu es sa joie et son allégresse ». Ces mots très encourageants sont adressés à Israël et à toute humanité, ils sonnent comme une révélation de ce que Dieu est. Dieu aime son peuple et renouvelle son amour. La joie pour nous est née donc du fait que Dieu nous aime ! qu’il est la joie de Dieu. Cela s’applique à chacun de nous bien évidemment. 

Joie de savoir que Dieu est proche, qu’il est au milieu de nous en Jésus

Ce n’est pas une bonne nouvelle, cela ? Dieu va toujours au-devant de nous. Quand il donne, il donne avec joie intense. Si la naissance d’un enfant est toujours le motif d’une joie dans la famille, à Noël, nous célébrons la venue de Jésus, la Parole de Dieu qui est devenue l’un de nous, dans le visage d’un homme Jésus Christ. Que devons-nous-faire ? Accueillir cette extraordinaire nouvelle, année après année. Réjouissons-nous comme Jean Baptiste, que certain pensaient être le messie attendu, mais qui savait quelle était sa joie véritable, celle de reconnaître le Sauveur et de l’Accueillir et de le montrer aux gens. C’est cela la joie de Jean Baptiste. Il annonce que le Christ seul peut apporter pleinement cette présence salvifique de Dieu par le Baptême, ce plongeon dans le Saint Esprit.  C’est le Christ seul qui apporte ce feu, non pas le feu qui détruit, mais celui qui répand l’amour de Dieu et a pour effet de purifier ce qui ne convient pas.

Tout le mystère de la vie de Jésus traduit cette vérité fondamentale que Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son Fils (Jn 3,14). Se savoir aimé de Dieu, c’est une joie surnaturelle, c’est-à-dire joie qui touche nos cœurs et nos esprits. C’est l’Esprit saint qui parle à notre esprit !  Non pas une joie forcée, mais mue par Son Esprit. Une joie pareille, rien ne peut ravir. Une joie qui se veut aussi réaliste, c’est-à-dire ne pas feindre d’oublier les problèmes, les moments difficiles, de la croix, mais « une joie surnaturelle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui nait de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout » (Pape François, Joie de l’évangile). L’expression de la joie spirituelle peut être très variée : avec beaucoup d’émotions, elle peut survenir d’une manière plus profonde, imperceptible. Elle est capable de nous aider à ne pas tomber dans le désespoir. Elle est l’équivalent de la confiance et de l’espérance en Dieu.

La joie nourrie des prières, source de la paix

Il n’y a pas de meilleure manière de cultiver cette joie que la prière. Nous entretenons notre relation à Dieu par ce lien vital. Nous voilà dans le temps de l’Avent, nous sommes appelés à rester vigilants dans la prière. Saint Paul nous exhorte à la prière en toute circonstance : action de grâce, demande, supplications…C’est par ce lienlà que nous gardons cette joie, celle de croire que le Seigneur est toujours proche. Si nous pensons à l’auteur de cette lettre saint Paul qui a écrit ces lignes, il était en prison et en attente du jugement. Nous avons ici un témoignage de ce qu’est la joie chrétienne. Il semble que de nos jours la joie chrétienne, la joie spirituelle risquent d’être altérée, étouffée par les joies artificielles, les joies passagères que la société consumériste, la technologique promet ; au lieu de nous faire grandir en humanité nous, elles nous insatisfait et ne nous conduit pas à la source de la joie. En revanche, la véritable joie conduit à la paix : Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus (Ph 4).

Alors que nous marchons vers Noël, puisse la joie de cette fête nous fasse sentir déjà cette proximité de Dieu et son amour dans la naissance de l’enfant Jésus, le Christ. Lui qui nous révèle le Dieu de la joie.