
2ème dimanche de Carême – 16 mars 2025
Gn 15, 5-5-12. 17-18 – Ps 26 (27)1, 7-8, 9abcd, 13-14 – Ph 3, 17-4, 1 – Ph 3, 20-4, 1
Homélie de Fr Tuan Nguyen aa.
Transfiguration, chemin qui commence déjà
Il nous est donné ce matin d’assister à une des scènes célèbres de la vie de vie de Jésus : la transfiguration sur le mont Thabor. Forcément, un moment doux et merveilleux. Mais, qu’est-ce que le Seigneur veut nous dire par là, alors que nous sommes en carême ? Jésus prend trois disciples, Pierre, Jean, et Jacques avec lui et va en montage pour prier. Pendant qu’il priait son visage deviens tout autre… Jésus s’entretient avec Moïse et Elie, deux grands personnages de l’Ancien Testament. Les 3 disciples sont aux anges face à la scène. Le seul désir, exprimé par Pierre, c’est de s’y établir pour toujours. Oublier le monde d’en bas avec son lot de malheurs. Mais Pierre ne sait pas vraiment ce qu’il dit. Sous la plume de saint Luc, le mystère de Jésus semble déconcerter plus que les témoins de cet instant. Un moment de lumière révèle qui est Jésus, Envoyé de Dieu et qui révèle en même temps un chemin de vie pas facile à comprendre : le départ à Jérusalem, c’est-à-dire sa passion et sa résurrection. La gloire et la croix, un mystère… Voilà pourquoi Pierre ne sait pas ce qu’il dit en proposant de faire trois tentes, voilà pourquoi les disciples gardent le silence en redescendant de la montagne.
Nous sommes sans doute mieux placés que les disciples dans l’évangile, car faire le lien avec Pâques, la lumière de la Résurrection, nous comprenons mieux la Transfiguration. Il faut que le Christ vive ce passage pour faire entrer les autres dans la Lumière de Dieu. Nous comprenons que le chemin du disciple est le chemin d’une transfiguration comme Lui et par Lui.
Saint Luc nous dit que cette illumination du visage de Jésus survient dans la prière. Jésus emmène ses 3 disciples sur la montagne pour prier, et « pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre. » Cette lumière jaillit de sa prière, autrement dit de sa relation au Père. Les disciples ont-ils vu Jésus comme cela auparavant ? Pas sûr. Et pourtant, c’est bien l’homme Jésus, mais entièrement habité par l’Esprit de Dieu dans une relation unique à son Père. En voici la voix adressée aux disciples en témoigne : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ». Cette voix est pour nous aussi.
Jésus nous entraine sur ce chemin du fils, des filles du Père, nous aussi. Il nous entraine sur le chemin de transfiguration. La voix du père aujourd’hui a été retentit au moment de baptême de Jésus. Eh bien, de par le baptême, nous nous sommes mis au début de cette transfiguration…même si elle n’est pas immédiate et visible. Mais prenons patience ! comme chaque temps de Carême, chaque hiver où la terre prend son temps pour parvenir à un printemps nouveau.
Cette transfiguration promise commence secrètement déjà dans la vie présente… regardons autour de nous, dans nos vies pour voir : quand est-ce qu’un visage, un moment, une rencontre nous a touchés, nous dit quelque chose de Dieu et nous a transfigurés ? Cette transfiguration ne concerne pas que notre esprit, manière de vivre et d’aimer. Elle atteint tout notre être entier. Puisqu’elle s’accomplit dans la résurrection de nos pauvres corps : Saint Paul disait dans la lettre aux Philippiens, dans la 2e lecture : « Nous attendons le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ». Cela va donner du sens et de la valeur à notre corps qui souffre, à notre vie qui va vers la mort pour passer à un état meilleur.
Ce que nous devons faire aujourd’hui ? Regarder vers le Christ pour être à notre tour illuminés, transfigurés et laissons-nous regarder par Lui.