1er dimanche de Carême B – 18 février 2024
Gn 9, 8-15 – Ps 24 (25) – 1 P 3, 18-22 – Mc 1, 12-15
Homélie du Fr Tuan Nguyen (a.a.)
Grandir à travers la tentation
Avec mercredi des Cendres dernier, nous voilà entrés dans le temps de Carême. L’évangile de ce 1er dimanche nous parle des tentations de Jésus au désert.
La tentation se dit en grec « peira », la racine de ce mot parle d’« aller à travers » ce qui donne le verbe perazô. Il s’agit de de faire l’expérience d’une épreuve qui cherche à corrompre quelqu’un. Jésus a traversé cette tentation, comme chacun de nous. Face à la manœuvre est montée par le Satan dont le nom signifie « l’accusateur », ou « le diviseur », Jésus l’a repoussé.
La question est de savoir comment résister à la tentation. Tous sont persuadés de la bonne volonté mais en réalité, parfois nous avons l’impression que nous sommes tentés de faire ce qui est dit de manière caricaturale : la meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder. (Oscar Wilde)
Jésus nous montre quelle est l’attitude devant la tentation qui est le lot de tout homme, a fortiori les chrétiens. Paradoxalement, le désert était le lieu où le peuple de Dieu a été tenté de se détourner de Dieu de l’Alliance, mais c’était aussi à cet endroit que Dieu ne cesse de redire son désir de faire alliance avec son peuple. La première lecture le rappelle avec l’histoire de Noé ( Gn 9, 8-15). Puis la sortie de l’Egypte jusqu’à 40 années dans le désert (Voir le livre de l’Exode (chapitres 12-19) et les nombres (chapitres 10 au 22). Le lieu où Jésus est tenté est assez significatif. C’est un lieu de lutte pour rester en alliance avec Dieu. Jésus lutte avec patience et avec la force de Dieu. L’Esprit saint est présent avec Lui. La durée de 40 jours est assez longue pour le dire. Jésus en est sorti vainqueur par sa fidélité et sa confiance en Dieu. Cet épisode de la vie de Jésus devrait nous aider à nous appuyer seulement sur Dieu.
Tenté, mais Jésus n’a pas cédé. La victoire de Jésus annonce cette victoire que Jésus sur le mal par la Résurrection. Elle fait voir aussi qu’un nouvel âge est arrivé. En effet, en disant que Jésus vivait parmi les bêtes sauvages, l’évangéliste Marc nous dit que les temps du salut sont déjà arrivés. De ces temps messianiques, le prophète Isaïe parlait d’un temps où le loup sera avec l’agneau, l’enfant étendra son bras sur le nid de la vipère …La paix et la réconciliation sont au cœur de ce temps, entre les hommes et entre eux avec la création. Jésus oriente notre regard vers cette Bonne Nouvelle : le règne de Dieu inauguré par sa présence et enfin par sa résurrection. Le Règne de Dieu est tout proche.
Comme chrétiens, nous avons connu et connaissons les moments du désert comme Jésus où nous subissions les tentations. Prenons la route avec Lui, ne nous laissons pas décourager, pire désespérer, mais comme lui, demeurons dans une confiance et dans ce regard sans cesse tourné vers le Père.
Le psaume 24 dit cette confiance en Dieu : « Tes chemins sont amour et vérité ». Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours ». C’est le Seigneur qui nous fait connaître sa route. Il nous enseigne ses voies, qui nous sauve, qui nous montre à nous, pécheurs, le chemin, si nous avons l’humilité de reconnaître que nous avons un besoin vital de lui. Si nous voulons le mettre au cœur de nos vies.
Si nous connaissons les moments de tempêtes, tenons bons en tournant notre regard vers Dieu ! Apprenons cela de Jésus, notre maître. Ces moments difficiles ne devraient pas nous faire perdre de vue le but, mais avec l’aide de Dieu, nous pouvons grandir à travers la tentation pour répondre à l’appel d’un Dieu qui veut faire l’alliance avec nous, qui nous libère et nous conduit à la Vie avec sa création. Un des moines du désert dit : si l’arbre n’est pas secoué par les vents, il ne grandit pas et ne donne pas de racines. Ainsi le moine : « s’il n’est pas tenté et ne supporte pas la tentation, il ne devient pas viril ».