Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
P. Tuan Nguyễn, prêtre assomptionniste,

2ème dimanche du temps ordinaire C – 19 janvier 2025

Is 62, 1-5 – Ps 95 (96)1-2a, 2b-3, 7-8a, 9a.10ac – 1 Co 12, 4-11 – Jn 2, 1-11

Homélie du frère Tuan Nguyen

 

D’un mariage à un autre

            Un mariage, une fête et un invité spécial

A Cana, petit village de Galilée, aujourd’hui on célèbre un mariage. Parmi ce petit monde, Jésus et ses compagnons, avec Marie sa mère. La fête bat son plein, la joie, les danses, les rires, l’odeur alléchantes des plats… Les convives ont bu, peut-être trop ? De fait, le mariage juif dure plusieurs jours et on ne sait pas forcément le nombre d’invités. Bientôt, Marie, avec l’œil d’une femme, attentive à ce que la fête soit parfaite, remarque le manque de vin. Elle en fait part à Jésus : « ils n’ont plus de vin ». Que veut Marie ? Elle s’ouvre à son fils simplement pour dire ce qui la préoccupe ? Ou bien pour rendre un service à la famille des mariés en demandant à Jésus de les aider pour que la fête continue ? La réponse de Jésus semble énigmatique. Mais, Marie a saisi que son Fils a compris sa demande. Son fils, fruit d’une grossesse miraculeuse… Dès son jeune âge, Marie croit qu’il est capable de grande chose. Elle a choisi de lui faire confiance. Marie dit aux servants de la fête : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Ainsi, y a 6 jarres d’eau, servant de rites de lavage des mains, équivalent de 600 litres ! On les remplit à ras bord et on sert l’eau changée en vin. Le maître de la fête fait l’éloge des mariés : ils ont gardé le bon vin jusqu’à la fin.   

L’eau changé en vin ! Voilà le commencement des signes extraordinaires de Jésus. Le signe qu’il a fait est pour nous dire qui Il est, et ce pour quoi il est venu. Il est Dieu fait homme venu pour changer l’eau en vin, de la tristesse en joie, en abondance, il nous dit tenir bon dans l’espérance !  

En faisant ce signe dans un mariage. Jésus voudrait nous fait pressentir le dessein de Dieu. La première lecture, le prophète Isaïe invite Jérusalem à se réjouir d’autres noces qu’il entrevoyait dans l’avenir. « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera.
Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » (Isaïe 62,5) Il s’agit bien des noces, mais les noces de Dieu avec l’humanité, celles du fils de Dieu avec le peuple d’Alliance. La Noce de Cana, comme tout mariage, ne préfigurerait-il pas de ces noces divines ?  Les chrétiens sont attendus à ces noces, à cette fête où le vin, symbole de la joie et de la fête, est le meilleur et le plus savoureux. Toute la vie chrétienne tend vers là, vers cette fête avec Dieu.

Ce repas des noces commence dès aujourd’hui, lorsque nous participons à la messe et à la table du Seigneur. Si nous remarquons bien, avant chaque communion, nous entendons ces mots : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! ». Dieu aime la fête, amour que Dieu offre sans cesse à l’humanité. Comment pouvons-nous ne pas voir cet amour-là dans l’amour conjugal ?

           

            Si le signe à Cana indiquait un message d’espérance aux couples ?

Ce passage de l’évangile contient peut-être un message d’espérance aux couples, à vous chers fiancés. Si le vin est le symbole parfait de la joie et l’amour. Il s’avère que l’amour du couple traverse plusieurs étapes, le romantisme, la passion au départ, puis, confronté à la réalité du quotidien, l’amour vient à manquer, on peut dire alors : « ils n’ont plus de vin ». Le passage de l’Évangile montre aux conjoints un chemin pour ne pas tomber dans cette situation, ou trouver une issue si cela est arrivé : inviter Jésus à son propre mariage ! S’il est présent, on peut toujours lui demander de refaire le signe de Cana : transformer l’eau en vin. L’eau de l’habitude, de la routine, de la froideur, en un vin d’amour et de joie meilleurs que le premier, comme le vin transformé à Cana.

« Inviter Jésus à son propre mariage » signifie accorder à Jésus une place, une relation amicale, nourrie par la prière. Nous pouvons lui parler quand nous sentons que le vin de l’amour est épuisé.    

Jésus ne sauve pas l’amour du couple en un coup de baguette, comme s’il vous forçait à vous aimer. Si vous prenez Jésus comme un ami proche, vous avez envie de mieux le connaître.

L’inviter dans votre mariage, c’est apprendre de lui l’art d’aimer. Aimer comme lui : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (L’évangile selon saint Jean 15,13). Avant d’être arrêté et mis à mort, il donne son corps pour ses amis. Ce geste de Jésus au dernier repas avec les siens, nous le refaisons chaque messe, pour nous rappeler son don de vie : « ceci est mon corps, livré pour vous ». Vous aussi, comme Jésus, dites-vous que vous vous donnez les uns aux autres.

Aimer comme lui, c’est aussi se mettre au service de mon époux, mon épouse, de celle ou celui que nous aimons. Comme Jésus qui a lavé les pieds de ses amis au dernier repas (L’évangile selon Jean 13, 1-15).

Aimer comme lui, c’est apprendre à Pardonner. Comme il a pardonné à Pierre pour trahison (Idem, Jean 21)

 

L’histoire des noces de Cana nous apprend que Dieu est le Dieu de la fête. Il veut nous rassembler autour de lui, dans une fête sans fin. La présence de Jésus le signifie : Lui est Emmanuel, Dieu-avec-nous. Pour les couples, inviter Jésus, un grand ami dans votre mariage. Apprendre de lui.