13e dimanche du temps ordinaire C – 26 juin 2022
1 R 19, 16b.19-21 – Ps 15 (16) – Ga 5, 1.13-18 – Lc 9, 51-62
Homélie du P. Franck Gacogne
Quand on a une vraie passion dans sa vie qu’est-ce qui se passe ? Eh bien on s’y consacre !
Et quand cette passion est une personne, tous les amoureux le savent bien ! On prend tous les moyens, on choisit de consacrer le plus de temps possible pour être avec lui, être avec elle : se parler, s’écrire, simplement être ensemble.
Est-ce que l’on regrette alors toutes les autres choses que cela nous a empêché de faire ? Non, pas du tout, car on sait qu’il n’y a pas d’autre endroit où l’on aurait été plus heureux. Oui, quand une passion est vraie, authentique, noble, quand elle nous ouvre aux autres au lieu de nous centrer sur nous-mêmes, alors elle a quelque chose de sacrée, et l’on s’y consacre.
Est-ce qu’il est possible d’être passionné par l’évangile et ce que l’on y découvre de Jésus ?
Je crois que oui, d’ailleurs les lectures de ce jour nous racontent toutes l’histoire d’une passion : Quelques versets juste avant le passage de la première lecture que nous avons entendue, une voix s’adressait au prophète Elie pour lui demander : « pourquoi es-tu ici, Elie ? » et il répondit : « je suis passionné pour le Seigneur ! » (1 R 19, 13-14) et c’est ensuite Elisée qui qui se prend de passion pour cette nouvelle mission de prophète pour laquelle il a été choisi et en raison de cela, il lâche tout pour suivre Elie.
Et le croyant qui écrit ce psaume, est-il passionné de Dieu ? A vous d’en juger, voici sa prière :
« Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices ! » (Psaume 15)
Saint-Paul quant à lui dans sa lettre aux Galates fait une description de ce que cela signifie de se mettre à la suite du Christ et de ce qu’est la vie dans l’Esprit-Saint : il en parle comme d’une puissante libération. Et enfin, nous voyons dans l’évangile combien ceux que rencontre Jésus sont tiraillés, parce qu’ils ont vraiment le désir de le suivre, mais les conditions que Jésus leur donne sont trop radicales, et on les comprend.
Et nous tous ici rassemblés, dirions-nous comme Elie que nous sommes passionnés pour le Seigneur ? Nos réponses seraient sans doute diverses, et quoi qu’il en soit, une chose est certaine : lui Jésus est passionné par chacun d’entre nous à qui il donne sa vie par le baptême, par l’eucharistie pour que nous soyons fortifiés dans la foi et la joie de croire.
Cet après-midi, Guillaume, Olivier, Jean et Vincent vont être ordonnés prêtres : je vous assure qu’ils sont passionnés par le Seigneur. Les enfants qui communient aujourd’hui pour la première fois sont-ils passionnés par Jésus ? Là encore, je vous laisse en juger, voici les mots que j’ai relevé dans les lettres qu’ils m’ont adressés : « A l’avenir, j’aimerais mieux connaître Jésus grâce à la communion et plus lire la Bible pour en savoir plus », « J’aimerais que ma vie soit un peu consacrée à Dieu », « Je voudrais me rapprocher de Dieu », « Pour moi Jésus est la personne la plus importante, je ne pourrai jamais l’oublier », « Jésus est un ami », « Jésus est une grande personne avec un très grand cœur », « pour moi Jésus est la lumière, c’est le fils bien-aimé de Dieu », « je veux que mes enfants soient chrétiens », « Jésus me guide dans ma vie. C’est lui qui m’aide à tout faire, c’est le Christ. »
Quand on est passionné de quelqu’un, on veut tout connaître de lui. On ne peut pas être chrétien si l’on n’ouvre pas l’évangile, parce que c’est là que Dieu se révèle, c’est là qu’on découvre Jésus nous donner la recette du bonheur et de l’amour suprême : « donner sa vie pour ceux qu’on aime ». C’est dans l’évangile que Jésus nous dit tout de lui en nous faisant ses amis.
J’apprends à connaître Jésus dans l’évangile et je nourris ma foi en lui dans la communion, c’est à ces deux tables, celle de la Parole et celle de l’eucharistie que nous grandissons ensemble dans la foi. Dans l’évangile, Jésus nous dit qu’il est « la porte » car il est le passage nécessaire pour être chrétien, voilà pourquoi vous avez peut-être remarqué que la prière eucharistique se terminait par la grande doxologie : « par Lui, avec Lui et en Lui… » il s’agit de Jésus.
Voilà, tout cela est très beau, mais la seule condition pour que notre passion pour Jésus reste vive, c’est de vouloir nourrir notre foi, c’est d’avoir faim de lui ! Chers parents, à la maison, vous entendez souvent un appel déchirant qui surgit du fond de la chambre des enfants : « Quand est-ce qu’on mange ?! ». Chers enfants, je compte sur vous pour lancer à vos parents un autre appel, surtout le dimanche : « Quand est-ce qu’on va à la messe ? J’ai faim de Dieu ! » Amen.