Veillée pascale B – 3 avril 2021
Gn 1, 1 – 2, 2 – Ex 14, 15 – 15, 1a – Is 54, 5-14 – Rm 6, 3b-11 – Mc 16, 1-7
Homélie du P. Franck Gacogne
Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé : 3 femmes. Elles sont complètement écrasées par les évènements qui viennent de se produire, et pourtant elles savent ce qu’elles doivent accomplir ce matin. Dans la débâcle générale de la Passion, les disciples du Christ s’étaient tous enfuient. Les femmes, quant à elles, avaient plutôt fait bonne figure. Elles étaient restées non loin de la croix, elles avaient bien regardé le lieu où le corps de Jésus avait été déposé précipitamment. Et maintenant, le troisième jour, alors que tous les apôtres sont calfeutrés toutes portes fermées par peur des Juifs, elles se sont concertées et se sont mises en route, de bon matin, pour aller embaumer le corps du Christ pour lui rendre les derniers soins que l’on donne à un mort.
Mais voilà que se succèdent une série d’événements incroyables qui les perturbent et les effrayent : la pierre est roulée, laissant le tombeau béant… dans le tombeau un jeune homme vêtu de blanc leur parle : « Ne soyez pas effrayées ! »… et enfin cette incroyable nouvelle : « le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici »
Oui, il y avait de quoi être bouleversé, elles viennent pour embaumer un mort et on leur annonce qu’il est vivant, et il faudrait en plus que ce soient elles qui fassent cette annonce que tout homme sensé aura de la peine à croire. Elles sont terrifiées, et l’évangéliste nous dit que sur le moment, elles ne pourront en parler.
Chrétiens, nous sommes dépositaires d’un message aussi énorme que la résurrection. Peut-être que nous aussi, dépassés par les événements, ou par crainte des autres, par peur d’apparaître trop insolite, nous n’osons en être témoin, ou nous ne savons pas comment l’être. Il n’est pas demandé aux femmes de dire « Il est ressuscité ! », mais de dire « Il vous précède en Galilée ! ». Chrétiens, nous sommes moins invités à être les hérauts statiques d’un message insolite qu’à nous déplacer pour mettre nos pas dans celui qui nous précède. Être témoin de la résurrection, c’est vivre en ressuscité et marcher dans ses pas. Par notre baptême, que nous sachions à temps et à contre-temps manifester et proclamer au monde que la vie est plus forte que la mort, que la lumière est plus puissante que les ténèbres, que l’amour vaincra toujours la haine. Et si vivre la résurrection et en être témoin, c’était d’œuvrer au quotidien à l’accomplissement de l’amour contre la haine, du pardon contre l’offense ; d’œuvrer à l’accomplissement de la joie contre la tristesse. C’est toute la prière de saint François d’Assises.
Junior, Naëlle, Leslie, Michaël, Anaïs et Gaëlle, vous vous préparez depuis de nombreux mois à vivre cette plongée dans le Christ ressuscité. Merci, parce que c’est vous qui illuminez et qui ravivez notre foi à tous ce soir. Et que votre participation à l’Eucharistie nous donne avec vous de constituer une communauté fervente et ardente à vivre du Ressuscité. Amen.