5ème dimanche de Pâques A – 7 mai 2023
Ac 6, 1-7 – Ps 32 (33) – 1 P 2, 4-9 – Jn 14, 1-12
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)
Je suis le Chemin, la vérité, la Vie
Pour parler de lui-même, Jésus emploie plusieurs images, en particulier dans le récit selon saint Jean : « Je suis le pain vivant (Jn 6,51), je suis la Porte (Jn 10,9), je suis le bon pasteur (Jn 11) ». Et puis « Je suis le Chemin, la vérité, et la Vie » (Jn 14, 6).
La vérité de cette déclaration ne peut être comprise qu’à travers le cours de l’histoire du Christianisme depuis deux mille ans.
Les écrits du Nouveau Testament n’ont pas été rédigés tout de suite après la résurrection de Jésus, par exemple l’évangile selon st Jean a été rédigé dans les années 90. Or, dès le matin de Pâques, le Christ ressuscité était annoncé dans toute la région. Le texte des Actes des Apôtres racontent comment la communauté primitive grandit (Ac 6, 1-7) et du côté pratico pratique, en raison des disputes, cette dernière avait besoin d’une meilleure organisation en vue de l’annonce de l’Evangile. Cette croissance de la foi en Christ ne peut se réaliser grâce à la confiance et surtout à une meilleure assimilation de la parole de Jésus. Lui qui avait dit : je suis le chemin, la vérité et la vie. Elle a été adressée aux disciples avant la mort de Jésus. Relue à la lumière de la résurrection, les disciples sont parvenus à saisir la signification.
A nous encore aujourd’hui, à nos contemporains, cette parole est adressée.
Jésus se présente comme chemin, comme route. Il reste fidèle à ce qu’il est, comme l’Envoyé de Dieu. Cela il répète plusieurs fois à des chefs religieux juifs qui les accusent d’être blasphème : « Tu n’es qu’un homme, tu te fais Dieu » (Jn 10,33). Comme les prophètes, Jésus ne se met jamais à la place de Dieu, mais il se présente comme celui qui a un lien intime avec Dieu. Il est le Fils éternel du Père. « Dieu que nul n’a jamais vu, le Fils éternel dans le sein du Père le fait connaître » (Jn 1). Le thème sur le lien entre Jésus et Dieu, qu’il nomme Abba Père, est bien souligné dans l’évangile selon Jean. Cela pour dire que Jésus est venu pour révéler ce visage du Père. Nous célébrons à Noël ce mystère de l’Incarnation. C’est-à-dire, Dieu que rien ne peut contenir, ni aucune intelligence peut saisir. Grégoire de Naziance, un chrétien, évêque et docteur de l’Eglise au IV siècle disait :
« Ô Toi l’au-delà de tout ;
n’est-ce pas là tout ce qu’on peut chanter de Toi ?
Quelle hymne Te dira, quel langage
Aucun mot ne t’exprime.
A quoi l’esprit s’attachera-t-il.
Tu dépasses toute intelligence.
Seul, Tu es indicible, car tout ce qui se dit est sorti de Toi.
Seul, Tu es inconnaissable, car tout ce qui se pense est sorti de Toi. »
Sans cette descente du Christ dans notre humanité, sans cette initiative, l’homme ne peut le comprendre et connaître Dieu. La Parole de Dieu devient le fils de l’homme, il est descendu pour nous faire monter jusqu’à Dieu. Tout est lié dans la vie de Jésus. Par sa venue dans notre humanité, il devient ce chemin sûr pour nous conduire auprès du Père.
A ceux qui ont confiance, ont cru en Lui, qu’ils ne s’écartent pas de ce Chemin.
A ceux qui sont envahis par le doute, qu’ils cherchent, mais pourvu qu’ils ne cherchent pas en dehors de ce chemin.
A ceux qui ne Le connaissent pas, qu’ils soient disposés à l’accueillir, car il désire les rejoindre sur leur chemin de vie.