4e dimanche de Pâques C – 8 mai 2022
Ac 13, 14.43-52 – Ps 99 (100) – Ap 7, 9.14b-17 – Jn 10, 27-30
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)
Qu’est-ce qu’une vocation ?
Dimanche dernier j’ai été à Paris pour le congrès des vocations, événement national pour les acteurs qui accompagnent les jeunes dans leur discernement de leur vocation. Les organisateurs avaient préparé un micro-trottoir en posant la question aux jeunes dans la rue. Dans ce qui a été dit, en voici quelques mots clés qui sont sortis : une vocation est un appel, un but, et une passion qui fait kiffer.
En effet, dans ce mot « vocation », terme très chrétien, il y a la racine latine vox, la voix, d’où le verbe vocare, appeler, la vocation est un appel particulier venant de Dieu. En ce dimanche où nous prions pour les vocations, nous pensons aux prêtres, votre curé, les consacrés (moines, moniales…)
C’est très bien, mais la vocation au sens large parle d’abord à mon avis de cet appel de Dieu à chacun de rejoindre son merveilleux projet. Il s’agit de faire de l’humanité une grande famille unie dans l’amour ! C’est le rêve de Dieu que Jésus portait en Lui lorsqu’il priait le Père : « Que tous soient un » (Jn 17, 27).
Ce rêve, l’auteur du livre de l’Apocalypse nous fait contempler dans une vision. Une foule innombrable, de toutes les nations, peuples, et langues, rassemblée devant Dieu. Pour que ce projet soit réalisé, Dieu s’y engage en signant l’Alliance avec son peuple et son peuple s’engage à travers un acte de foi à la fois individuel et commun.
Au service de son appel, Dieu a envoyé des prophètes, portes paroles de Dieu dans le temps de l’Ancien Testament.
Puis, dernièrement, il y a Jésus. Jésus se présente dans l’évangile de Jean comme le « bon berger ». L’image d’un berger bienveillant est habituelle dans la Bible. Vous connaissez le Psaume 22 : « le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ». Les auteurs bibliques emploient cette image très parlante avec le peuple qui vit de l’agriculture et des troupeaux pour signifier cette proximité et cette appartenance entre les croyants et Dieu. C’est une image forte car le berger tient beaucoup à son troupeau, il ne le laisse jamais, il le garde et le sauve, parfois au risque même de sa vie. Il rassemble son troupeau et surtout il le conduit vers le lieu où il y a la VIE. C’est donc une manière de décrire la façon dont Dieu se comporte de Dieu vis-à-vis de son peuple. Dieu est le bon berger ! Dans la personne de Jésus, le Dieu qui aime et veut conduire son peuple à la vie s’est manifesté. Jésus est ce berger-là. Il nous veut en sécurité ! Il est berger qui s’est offert pour nous sur la croix, il a pris sur Lui tous nos fautes pour nous en libérer et pour nous donner la vie en abondance. Comme un guide sûr et bienveillant il nous conduit vers Dieu. Ceux qui écoutent sa Voix, son appel et croient en Lui seront conduits vers Dieu. Personne, Jésus le dit, ne peut les arracher de sa main et la main du Père.
Aujourd’hui, vous, Mélina, Léon et Guilhem, vous commencez à écouter la voix de Jésus, à entendre son appel à venir rejoindre la famille de Dieu par le baptême. Vous l’écoutez grâce à vos parents. Ils ont écouté Jésus, notre guide, notre Maître, et notre Sauveur. Jésus est la Voix du Père qui vous dit et nous dit à chacun : vous êtes une créature voulue et aimée de Dieu, mais surtout vous êtes appelés enfants de Dieu, vous partagez sa vie avec Lui, en Jésus et par Jésus. Au moment du baptême de Jésus, la voix du Père fait retentir, « tu es mon Fils en qui j’ai ma joie » (Mc 1, 11). De même, cette voix s’adresse à nous qui avons été baptisés dans le Christ.
Dans l’Eglise, il y a une belle diversité, il y a les prêtres, les religieux, religieuses, il y a les laïcs. Comme un vitrail, il y a plusieurs couleurs. La première vocation, c’est le baptême par lequel nous sommes tous appelés à entrer dans la famille de Dieu rassemblée sous la conduite d’un seul Pasteur : Jésus Christ. Quel que soit notre état de vie, nous formons cette belle mosaïque. Pape François dit : « En tant que chrétiens, nous ne sommes pas seulement appelés, c’est-à-dire tous personnellement interpellés par une vocation, mais nous sommes aussi convoqués. Nous sommes comme les tesselles d’une mosaïque, déjà chacune si belles, mais ce n’est qu’ensemble que nous formons une image. Nous brillons, chacun et chacune, comme une étoile dans le cœur de Dieu et au firmament de l’univers, mais nous sommes appelés à former des constellations qui orientent et illuminent le chemin de l’humanité, à partir du contexte dans lequel nous vivons. »