Avouons-le, après ces grosses chaleurs de juin, nous y songeons déjà, à l’été et aux vacances ! Un peu moins de stress, de bruit… respirer enfin… lentement, comme une sève, l’été fera battre dans nos artères un autre rythme.
Et comme toujours, nous commencerons par être déroutés par l’absence d’activité. L’ennui est sans doute la forme première et nécessaire des vacances… il faut, comme on dit, « faire le vide » ; c’est d’ailleurs l’étymologie exacte du mot « vacance ». Que nous restions chez-nous pour accueillir amis, enfants ou petits-enfants, ou que nous partions rejoindre la « terre promise » d’un coin de campagne, de montagne ou de mer, nous nous mettrons de toute façon en route vers un « ailleurs », un autre versant de nous-mêmes, loin des rôles et des masques qu’inévitablement le quotidien nous fait endosser. Le langage populaire parle de « l’exode » des vacances. Heureuse allusion à une autre traversée, plus spirituelle celle-là.
Et si nous profitions de ce temps « libre », de ce temps de vacances, pour reprendre rendez-vous avec nous-mêmes ? Et si, loin des routes toutes tracées de nos habitudes, nous risquions quelques pas sur le sentier escarpé de l’aventure intérieure ? Pendant l’année, nous avons trouvé mille raisons de nous fausser compagnie, de remettre à plus tard le face à face avec nous-mêmes. Que faisons-nous de nos vies ? Quelles sont nos priorités, nos engagements pour transformer ce monde ? Quelle place laissons-nous réellement à Celui dont nous affirmons être les disciples ?
Les vacances peuvent être aussi ce temps où, enfin, nous laissons s’exprimer la petite voix intérieure qui murmure en nous de devenir ce que nous sommes : des fils et des filles du Très-Haut. Sur l’agenda vierge de nos vacances, peut-être y a-t-il, malgré tout, un rendez-vous à ne pas manquer…
Que l’été qui vient soit pour vous une source…
P. Patrick ROLLIN, Recteur St Bonaventure/Chapelle Hôtel-Dieu, le 24 juin 2022