Dans la toute première paroisse où j’ai été nommé un paroissien m’a particulièrement marqué. Ce n’était pas un pilier d’église, je ne le voyais jamais le dimanche, pas même à Noël. En revanche dès que débutait la semaine sainte, il était à tous les rendez-vous de la paroisse. Du dimanche des rameaux à celui de Pâques, il ne manquait aucune rencontre, aucune célébration. Intrigué, je l’ai donc questionné sur ce choix, et il m’a répondu qu’en effet il posait chaque année ses congés pour la semaine Sainte afin de « pouvoir cheminer au jour le jour avec le Christ ».
Je crois qu’il avait tout compris : La semaine Sainte, en plus de célébrer le cœur de la foi est le seul moment de l’année liturgique où les textes nous donnent de suivre Jésus jour après jour, de son entrée triomphale à Jérusalem jusqu’au récit des femmes témoins du tombeau vide au matin de Pâques. Sachons trouver la disponibilité pour nous faire disciples avec les disciples. Osons traverser (c’est le sens du mot « pâques ») avec eux l’intensité de ce qu’ils ont vécu aux côtés de Jésus : joies, étonnements, tourments, sidération, incrédulité, témoignages… tant de sentiments qui prennent aux entrailles tous ceux qui ne sont pas simples spectateurs mais amis du crucifié. Tant d’émotions qui font vibrer tout l’être croyant pour Celui qui donne sa vie.
« À vous d’en être les témoins » (Lc 24, 48). Alors oui, à l’issue de cette semaine, avec nos mots nous saurons l’être. « Le Seigneur est réellement ressuscité : Il est apparu à Simon-Pierre. À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route » (Lc 24, 34-35).
Franck Gacogne