Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon

Le 5 octobre est rendu public le rapport de la CIASE. Cette Commission Indépendante sur les Abus Sexuel dans l’Eglise a été souhaitée conjointement par les évêques de France et les congrégations religieuses. Elle s’est mise en place en novembre 2018 suite à la révélation ces dernières années de très nombreux crimes ou abus spirituels et sexuels perpétrés par des prêtres ou des religieux sur des enfants au cours de ces dernières décennies. Nous le savons, le diocèse de Lyon a spécialement été concerné et de nombreuses personnes ont été tragiquement et durablement atteintes par ces agressions. L’association « La Parole Libérée », dont je salue l’opiniâtreté, a permis pour une grande part la révélation de cette terrible réalité. L’Église de France et les associations de victimes, tous reconnaissent aujourd’hui le travail remarquable que Mr Jean-Marc SAUVÉ a conduit avec son équipe pendant près de trois ans pour permettre à l’institution catholique de prendre la mesure et l’ampleur du drame.

Quand l’affaire Preynat a éclaté au printemps 2016, j’écrivais ceci : « La pédo-criminalité, c’est moralement pire quand ça vient d’un prêtre, parce que, pour bien des familles, il est l’homme de confiance qui a donné sa vie pour servir. Être prêtre constitue une circonstance aggravante parce qu’on espère et on attend de lui qu’il incarne l’Évangile et nous en montre le chemin : celui où le Christ ne cesse de venir chercher et prendre soin des plus faibles. Oui, l’Evangile a été gravement trahi… »

Il n’est aujourd’hui plus question d’être dans le déni, dans la défense de l’institution ou la minimisation des faits. Ceux-ci sont établis et reconnus. La seule attitude qui puisse honorer notre baptême, c’est l’empathie avec les victimes dont la souffrance n’est jamais prescrite, c’est la volonté de la justice qui restaure, c’est la reconnaissance de la vérité qui rend libre. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 84, 11).

Ensuite, il revient à chacun de nous et à l’institution diocésaine de corriger dans ses structures ce qui doit l’être (toutes formes d’emprises et d’abus) pour que les conditions par lesquelles de telles ignominies ont pu se produire, n’existent plus. Il ne s’agit pas d’être suspicieux, mais de savoir repérer et reconnaître des signes d’alertes par une attention vigilante de chacun. Comme il lui a été demandé, la CIASE devrait dans son rapport faire des propositions concrètes à l’Église de France. J’espère qu’elle saura les saisir sans réserve et les mettre en œuvre.

J’encourage tous les paroissiens à découvrir et utiliser la série de vidéos pédagogiques en ligne sur cette page : https://lyon.catholique.fr/agir-ensemble-contre-les-abus-sexuels/

P. Franck Gacogne